Saint Hubert, guérisseur de la rage de l’homme et des animaux*

*ou : comment Pasteur mit fin, sans le vouloir, à une pratique vieille de dix siècles !

par Hervé Bazin, Professeur émérite de la Faculté de médecine de l’Université de Louvain, Belgique, Adel.  herve-marie.bazin@wanadoo.fr

Communication présentée le 20 octobre 2007
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Cet article envisage l’histoire de saint Hubert, converti au christianisme après la vision miraculeuse d’un cerf portant un crucifix entre les bois. Nommé évêque, il mourut en 727 et fut canonisé en 743. En 825, son corps fut transféré dans une abbaye bénédictine des Ardennes belges où fut également conservée son étole, qui aurait eu le pouvoir de guérir hommes et animaux enragés. L’abbaye de Saint-Hubert devint alors un lieu de pèlerinage très fréquenté. Les êtres humains contaminés de rage étaient soignés par l’introduction d’un petit morceau de l’étole miraculeuse sous la peau du front (« taille ») et par des prières qui les protégeaient définitivement de la rage. Les animaux étaient traités par une marque avec un clou rougi au feu (« clé » ou « cornet » de saint Hubert), qui avait touché l’étole miraculeuse. Rétrospective sur l’évolution de la rage et les conditions de l’abandon des pratiques contre la rage à Saint-Hubert après la découverte du traitement de la maladie par Louis Pasteur.

Bull.Soc.Hist.Méd.Sci.Vét., 2007, 7 : 104-126