Sérothérapie et Grande Guerre

SCHWARTZ Maxime, Directeur général honoraire et professeur honoraire de l’Institut Pasteur, Directeur de recherche honoraire au CNRS
Institut Pasteur, 25 rue du docteur Roux, 75015 Paris
maxime.schwartz@pasteur.fr

La sérothérapie a représenté une étape majeure dans la lutte contre les maladies infectieuses. Médecins et vétérinaires ont collaboré de façon permanente, tant dans la mise au point de ce nouvel acte thérapeutique dans les années 1890, que dans sa mise œuvre, notamment pendant la Grande Guerre. La sérothérapie a vu le jour grâce aux travaux menés en parallèle sur la diphtérie par l’équipe d’Émile Roux à l’Institut Pasteur et celle d’Emil Behring dans le laboratoire de Robert Koch à Berlin. Elle a consisté à immuniser des chevaux avec de la toxine diphtérique partiellement inactivée et à utiliser ensuite le sérum de ces chevaux, qui contient de l’antitoxine (c’est la découverte des anticorps) pour traiter des enfants atteints de diphtérie. Appliquée à la prévention du tétanos après des blessures profondes, la sérothérapie a sauvé des millions de vie pendant la Grande Guerre. Elle a également été utilisée dans le traitement ou la prévention
d’autres maladies infectieuses, comme la peste, la dysenterie ou la gangrène, et dans la protection contre les toxines de venins de serpents. Elle a débouché sur la mise au point de certains des vaccins les plus utilisés dans le monde comme ceux contre la diphtérie et le tétanos. La sérothérapie, qui pouvait avoir de graves effets secondaires, a été supplantée par les antibiotiques. Elle revient pourtant sur le devant de la scène avec l’utilisation d’anticorps monoclonaux, pour le traitement d’affections très diverses.

Lire l’article complet : Sérothérapie et grande guerre – Maxime Schwarz

Référence : Bull.soc.fr.hist.méd.sci.vét., 2016, 16 : 9-15